L'ETF XBI (SPDR) créé en 01/2006 reproduit un l’indice basé sur une sélection de 102 valeurs spécialisées dans les biotechnologies. L’indice tracké est le S&P Biotechnology Select Industry Index. Il s’agit d’un indice très spécialisé d’un point de vue géographique, composé essentiellement de valeurs américaines et coté en USD.
Les frais de cet ETF s’établissent à 0,35% et le montant des actifs sous gestion est d’environ 4098M$. La méthode de réplication est directe et il y a une politique de distribution des dividendes sur une base trimestrielle.
ETFs alternatifs : IBB (Ishares en USD), FBT (First Trust Amex en USD), BBH (VanEck Vectors en USD)
Indice & composantes
L'ETF Biotech XBI (SPDR) offre des caractéristiques intrinsèques intéressantes du fait de sa pondération moins concentrée sur les stars du secteur du type Biogen ou Amgen.
XBI est un ETF très profond dont les 10 premières lignes représentent seulement 23% de la capitalisation. Il s'agit donc d'un ETF très diversifié et non biaisé par une surreprésentation des grandes valeurs de la cote, ce qui nous semble fondamental pour un secteur de croissance ou des géants peuvent naître en quelques années en cas de découverte d’un blockbuster.
La croissance des bénéfices attendue sur une période de 3-5 ans est estimée à 18.9% pour un PER 2018 de seulement 16x, qui est inférieur à celui du S&P500 (19x). Le secteur des biotechs se prête particulièrement bien à une logique d’ETF qui permet de mutualiser les risques, plutôt que de miser sur une société spécifique ce qui peut être très risqué, car dans son ensemble, si le secteur produit de nombreuses molécules innovantes, des déceptions peuvent également survenir, avec dans les deux cas des réactions extrêmes car ces sociétés sont souvent valorisées par rapport à seulement 1 ou 2 molécules prometteuses.
L’intérêt de XBI est d’être assez représentatif de l'industrie Biotech américaine et qu’il est de surcroît très attractif en termes de valorisation eu égard au taux de croissance attendu sur 3-5ans et du potentiel à long terme de l’industrie. La campagne américaine a laissé des séquelles, avec les polémiques sur le prix des médicaments jugés trop élevés, amenant un certain manque de visibilité sur le secteur, mais ces menaces ne semblent pas pour l’instant devoir être suivi d’effets. Nous considérons que le prix des médicaments a plutôt tendance à baisser sur les anciennes molécules (via les génériques), mais à peu de chances de porter sur les nouvelles ce qui aurait pour effet de pénaliser la recherche dans un secteur où les USA sont en pointe. Cela n’arrivera donc probablement pas.
Le secteur Biotech peut se montrer volatile, avec des variations de prix très importantes même si l’orientation de long terme reste favorable. Toutefois, c’est aussi un secteur de forte croissance, peu dépendant du cycle économique, ainsi le secteur avait plutôt bien résisté pendant la crise financière de 2008 comparé au S&P500. La volatilité doit donc être mise à profit pendant les phases de consolidation (comme à fin 2016), tandis que le secteur est également souvent sujet à la surchauffe, il faut donc aussi savoir prendre ses profits quand les multiples deviennent irrationnels comme cela a été le cas en 2015. Les incertitudes politiques et le manque de visibilité sur la politique de santé de l’administration Trump restent un frein à l’expansion du secteur.
Derniers développements
La performance de XBI est de +36,6% depuis le début de l’année soit plus du double du S&P500 (+15,3%), après une baisse marquée -15.7% en 2016, qui faisait suite à une surchauffe et correspondait à une consolidation marquée après un cycle de hausse très important entre 2010 et 2015 qui a vu les cours de XBI être multipliés par cinq sur la période. Plus fondamentalement l'année 2016 a été également décevante du point de vue de la R&D, avec un nombre moins élevé de médicaments qui ont réussi à obtenir l'approbation de la FDA et un bon nombre d'entreprises souffrant de défaillances de pipeline de grande envergure.
Jusqu'à présent en 2017, la FDA a approuvé 34 nouveaux médicaments, dépassant le total de 22 l'année dernière et beaucoup d’autres devraient intervenir dans des domaines thérapeutiques clés comme l'immuno-oncologie, la maladie d'Alzheimer, les troubles du système nerveux central et l'immunologie / inflammation. Toutefois, bien que les attentes en matière de fusions et acquisitions soient élevées pour 2017, cela n'a pas été confirmé pour l’instant. Le secteur pourrait s’envoler si davantage de fusions et acquisitions devaient se produire, mais les sociétés semblent plutôt adopter une attitude attentiste en attendant plus de clarté sur la situation des prix des médicaments et les réformes fiscales. Un autre élément dissuasif majeur reste les valorisations potentiellement élevées dans certaines spécialités, pouvant conduire à des opérations surévaluées.
