L’ETF Lyxor CRB (Matières premières) créé en 01/2006 cote en Euro sur Euronext et cherche à répliquer la performance de l'indice de référence Thomson Reuters/Core Commodity CRB Total Return composé de 19 matières premières cotées en USD. C’est un indice de contrats à terme sur matières premières calculé et publié par Thomson Reuters.
II existe un risque lié à la parité Euro – USD en cas de baisse du dollar.
Les frais de cet ETF sont de 0.35% et les actifs sous gestion d’environ 916M€. La réplication est indirecte (via Swap) et il y a une politique de capitalisation des intérêts.
ETF alternatifs : EXXY (iShares en Euro), GSG (iShares en USD)
Indice & composantes
L’ETF CRB permet est composé d’un panier de 19 matières premières très différentes, qui vont du pétrole au maïs, en passant par l’or et le cuivre.
Ces matières premières sont essentiellement traitées sur les marchés américains, avec un cours de référence en US$. Cet ETF comporte donc un risque de change, en cas de variation significative sur la parité €/$, c’est-à-dire une potentielle forte dépréciation du dollar par rapport à l’Euro, ce qui ne semble pas à l’ordre du jour même si la période est celle d’un certain rattrapage de l’Euro lié au redémarrage de l’économie de la zone.
Par ailleurs, il faut constater que l’énergie représente près de 40% de l’indice dont un peu moins de 25% pour le pétrole WTI (23%) qui est maintenant revenu au-dessus des 60$ du fait d’un contexte géopolitique plus tendu (Iran, Venezuela…). Le pétrole est donc important pour l’évolution de l’indice mais n’explique pas toute la performance de celui-ci. Ce qui est intéressant de constater dans cet indice c’est la décorrélation entre ses composantes : les métaux de base (cuivre, nickel, aluminium…) sont liés à la croissance des pays émergents, Chine en tête tandis que le prix des produits agricoles peut-être influencé par la météo ou d’autres facteurs pouvant impacter les quantités produites (guerres, problèmes sanitaires, parasites…).
La plupart des matières premières qui composent l’indice se retrouvent à un niveau relativement bas, pour des raisons très différentes mais pas forcément durables à moyen terme.
Par ailleurs, la technologie pourrait avoir à long terme un impact négatif structurel sur les prix de certaines matières premières (voiture électrique sur le pétrole, produits agricoles transgéniques etc…) et positif sur d’autres, comme le cuivre et le nickel. Des pressions vendeuses interviennent sur un certain nombre de matières premières agricoles qui souffrent de surcapacités structurelles.
Le secteur des métaux & mines est très porteur depuis plusieurs mois, et semble pour sa part entré dans une phase d’expansion du fait d’une demande soutenue au niveau mondial et de certains ajustements de capacité venus de Chine.
Derniers développements
Après une hausse de 13,4% en 2016 liée au rebond du pétrole, CRB s’est affiché en baisse de 11.6% en 2017 ce qui est principalement le fait des matières premières agricoles qui restent sous pression du fait d’importantes surcapacités (Mais, Blé, Soja, Sucre…).
Cependant, sur les six derniers mois l’indice profite d’un rebond marqué du pétrole WTI, repassé au-dessus des 60$ grâce à l’extension des accords de l’OPEP sur les coupes de production jusqu’à fin 2018 ainsi que le retour de la prime géopolitique (émeutes en Iran, chute probable du Venezuela, tensions en Arabie Saoudite, mais également d’une forte progression des métaux comme le cuivre ou l’aluminium qui bénéficient d’une demande mondiale très soutenue, de tendances intrinsèques de long terme favorables par rapport à d’autres métaux et de plus de discipline sur les capacités de la part de la Chine, après des mesures de rétorsion américaines (aluminium).
Au niveau des matières premières agricole, la fin d’année a été favorable au coton qui redevient haussier grâce à une demande soutenue et une production finalement moins importante que prévu. Les céréales restent en tendance baissière marquée, mais les cours sont à des niveaux historiquement bas, ce qui devrait mécaniquement entraîner un ajustement à la baisse de la production.
