Notre analyse du 04/02/2017

La semaine a été particulièrement calme sur les marchés européens et américains, avec une volatilité qui a tendance à décroître. Les inquiétudes liées à la politique de D. Trump ont un peu agité les marchés en début de semaine, avec une présence marquée des sociétés de technologie de la Silicon Valley qui recrutent à l'échelle de la planète et qui craignent que les restrictions à l'immigration ne viennent freiner leur potentiel à recruter des talents. Au fur et à mesure que le temps passe, se dessine une politique américaine dont l'objectif primordial est de diminuer le déficit commercial US. Les ennemis des USA sont donc les pays qui ont un solde excédentaire comme l'Allemagne, le Japon, la Chine ou le Mexique et la nouvelle administration a pour principal objectif de relocaliser les emplois perdus depuis 30 ans.

Les marchés semblent petit à petit absorber l'équation politique US, tandis que la FED semble quelque peu infléchir son discours sur le rythme de la remontée des taux. Le chiffre de création d'emplois US de janvier est positif -227 000 emplois créés- ce qui est au dessus des attentes (197 000) mais le taux de chômage a légèrement monté (4,8%) du fait de l'augmentation de la population en recherche d'emploi active. Cela montre donc que d'un côté l'économie américaine est très dynamique, mais pas suffisemment pour que les tensions inflationnistent obligent la FED a accélérer son programme de remontée des taux. Des plans de relance sont à l'étude aux USA mais aussi au Japon, en Chine et même en Allemagne ce qui devrait favoriser la croissance.

Cette semaine a été marquée par la poursuite du rebond des émergents, en particulier le Chili et l'Inde tandis que les craintes pour l'économie mondiale ont tendance à s'apaiser et que les matières premières restent bien orientées. Les discours de l'administration américaine sur la manipulation des monnaies (Japon, Allemagne, Chine) a pour effet de fragiliser le dollar, mais cela semble trop tôt pour que l'Euro renverse la tendance, du fait des incertitudes politiques en particulier en France où les élections semblent très ouvertes, aux Pays-Bas et aussi en Italie où des élections anticipées pourraient avoir lieu au début de l'été, l'Allemagne clôturant cette phase d'élections en septembre.

La BCE devrait maintenir sa politique de QE jusqu'à la rentrée par prudence, tandis que les investisseurs pourraient jouer un rebond de l'Euro si les élections françaises se traduisent par un leader pro-européen. Sur le front des résultats d'entreprises, on constate plutôt de bonnes surprises et des perspectives en amélioration des deux côtés de l'atlantique, ce qui conforte l'idée d'une progression à deux chiffres en 2017. La stabilité observée cette semaine en Europe est plutôt positive car les risques de correction étaient importants et les vendeurs ont subi un échec , une nouvelle fois après un commencement de départ baissier sur les indices en début de semaine. L'appétit pour le risque reste intact, et se matérialise par la hausse des émergents et des petites capitalisations boursières. Un bémol toutefois dans ce tableau : la hausse de l'or, qui traduit probablement des incertitudes à plus long terme sur la politique commerciale US.