Le tracker EWT (iShares) réplique l'indice MSCI Taïwan, composé de 91 grandes et moyennes valeurs taïwanaises et donc assez profond.
La particularité du MSCI Taïwan est sa concentration sectorielle : le secteur technologique/semiconducteurs représente en effet 58% de la capitalisation, tandis que la première d’entre elles, la fonderie TSM représente à elle seule 23,5%. Les autres secteurs sont principalement le secteur financier (banques et assurances) qui représente 17% de la capitalisation de l’indice, puis les matériaux (en particulier la plasturgie) qui représente 9,5%, les autres secteurs pesant tous moins de 5%.
Cet ETF présente un risque de change lié à l’exposition de l’Indice MSCI Taïwan (qui cote en US$), résultant de l’évolution de la devise de référence, le Nouveau Dollar de Taïwan. Les dividendes sont distribués (2,35% environ) et les frais de cet ETF sont de 0,64% ce qui est élevé mais assez classique pour un indice « exotique ». L'encours d'EWT est très élevé : 3 430 M$, ce qui en dit long sur l'attrait de cette place.
Taïwan a une économie capitaliste dynamique dans laquelle l’intervention de l’état a diminué progressivement. Avec près de 24 millions d’habitants le PIB avoisine les 550md$ soit l’équivalent de la Pologne ou de l’Argentine. Structurellement très exposée à l'évolution de l'économie mondiale (les exportations comptant pour les deux tiers du PIB), l'île subit le ralentissement économique de ses partenaires commerciaux. Après la reprise de 2014, le PIB n'a augmenté que de 0,85% en 2015 sous l’effet de la baisse de de la demande mondiale et du ralentissement chinois. La croissance économique a atteint 1% en 2016, marquant un léger rétablissement par rapport à 2015. Le déficit public reste sous contrôle. En 2017, l'Etat continue cette politique de contrôle budgétaire, l'augmentation des dépenses sociales étant financée par la hausse de certaines taxes. Grâce à son fort avantage concurrentiel en tant que hub manufacturier, le pays enregistre un fort excédent du compte courant. Cependant, l'économie a souffert de la faiblesse de la croissance de la demande extérieure en 2016, les exportations vers la Chine diminuant depuis 2015. Taïwan bénéficie néanmoins de son statut d’exportateur et dispose d'importantes réserves de change. Bien que les industries traditionnelles comme le fer et l'acier, les produits chimiques et la mécanique comptent pour près de la moitié de la production industrielle, les nouvelles industries sont les plus dynamiques. Taïwan est l'un des fournisseurs les plus importants au monde de semi-conducteurs, d'ordinateurs et de téléphones portables. C'est aussi le plus grand fournisseur d'écrans pour ordinateurs. Les services contribuent à près de 70% du PIB et emploient un peu moins de 60% de la population active. Le pays, qui doit faire face à la relocalisation continue des industries consommatrices de main-d'oeuvre vers des pays où celle-ci est moins coûteuse, devra compter sur de nouvelles transformations pour passer à une économie basée sur des technologies plus avancées et orientées vers les services.
En janvier 2016, le Parti démocrate progressiste a remporté les élections présidentielles et législatives. La victoire de ce parti vient sanctionner la politique de rapprochement avec la Chine continentale entreprise par le précédent parti au pouvoir, le Kuomintang. Depuis, le nombre de touristes chinois a fortement baissé et les relations avec la Chine sont tendues. Taïwan cherche à réorienter une partie de ses exportations, largement dirigées vers la Chine et Hong Kong. Cependant, les États-Unis ont abandonné le projet de Partenariat Transpacifique, ce qui ne fait pas les affaires de Taïwan. Après une année de retrait marqué en 2015 (-15%) et de reprise en 2016 (+15%), l’indice progresse encore de 16% en 2017 porté par une croissance soutenue en Asie du Sud Est et la bonne tenue du secteur des semi-conducteurs. Les perspectives sont favorables.
