Russie (RUS) : Jusqu’où ira cette dégradation?

Lyxor ETF Russie (RUS) - 31/05/2017
Stratégie court terme : Négative
Stratégie long terme : Neutre

Caractéristiques de l’ETF

L'ETF RUS (Lyxor) réplique l'indice Dow Jones Russie qui est composé de 12 sociétés, il est donc plus étroit que la plupart des autres indices nationaux.

Cependant l’indice russe est assez représentatif de l’économie du pays, très concentré sur l’énergie dont la pondération représente environ 55% du fait de la présence des géants Gazprom, Loukoil et Rosneft tandis que le secteur bancaire représente 25% avec les deux grandes banques que sont Sberbank et VTB Bank. les 20% restants sont répartis entre des sociétés de minerais et des sociétés industrielles (biens de consommation et technologie).

La performance de cet ETF en 2016 a été de +59%, ce qui intègre également des variations de devises Rouble/Euro, mais qui correspond à un violent rebond, parallèle à celui du pétrole. Sur les 10 dernières années, la performance est négative ce qui est dû à la chute des cours du pétrole et aux sanctions occidentales qui ont suivi l’annexion de la Crimée. Depuis le début de l'année 2017, RUS a rechuté de près de 15%.

Les frais de cet ETF sont élevés, à 0,65% et il fonctionne par réplication indirecte (Swaps). Son encours est de 466 M€.

L’économie Russe se situe à peu près au niveau de l’Espagne, avec un PIB d’environ 1 200 md$. C’est une économie peu diversifiée basée sur les matières premières (gaz, pétrole, minerais, diamants), et sur les exportations, essentiellement européennes, ainsi que la consommation intérieure, tandis que l’industrie emploie près de 30% de la population principalement dans les secteurs de la chimie, de la métallurgie et de la défense.

En 2015 la Russie s’est enfoncée dans la crise amorcée en 2014, principalement du fait de la chute des prix pétroliers qui pèse sur les recettes provenant des hydrocarbures, alors même que les recettes hors pétrole sont pénalisées par la faiblesse de l’activité et que les sanctions occidentales continuent d’impacter l’économie russe. La situation s’est détériorée en 2015, l’économie entrant en récession (-3,8%). L’inflation a continué d’augmenter et une crise bancaire a touché plus de soixante-dix banques russes, en conséquence les réserves du pays ont fondu, le déficit budgétaire s’est creusé et la volatilité du rouble s’est accentuée. Ce contexte s’est poursuivi en 2016 tout en s’atténuant (-0,6%), la consommation privée, principal moteur de l’activité, demeurant contrainte.

Les défis posés à la Russie sont nombreux : manque de compétitivité, sous-investissement, faibles capacités de production, dépendance aux matières premières, mauvais climat des affaires, absence de réformes structurelles, population vieillissante et dérive autoritaire de Vladimir Poutine. La Russie bénéficie actuellement d’une accalmie avec remontée des cours du pétrole autour de 50$ après l’accord intervenu avec l’OPEP et une stabilisation de l’offre. L’économie Russe devrait sortir de récession et légèrement croître en 2017 (+1%), ce qui pourrait mener à terme à une détente sur la scène intérieure et favoriser des réformes en retour, tandis que les valorisations sont complètement écrasées avec des PER de l’ordre de 8x les bénéfices 2017.

Depuis le début de l’année RUS baisse de près de 15% du fait des doutes sur la tendance des prix du brut. L’Arabie Saoudite vient récemment de confirmer son engagement de réduction de la production jusqu’en mars 2018 , mais cela semble insuffisant par rapport à l’afflux durable de pétrole de schiste venu des US. Cela pourrait permettre au mieux de maintenir le baril entre 45 et 50$, mais la tendance à long terme semble compromise.

Données mensuelles

L’analyse des graphiques mensuels montre une correction qui devient inquiétante. Après la forte réaction haussière de 2016, consécutive au rebond du pétrole, l’indice corrige globalement depuis le début de l’année (5 mois) ce qui pourrait finir par remettre en cause la tendance de fond. Les cours sont actuellement au contact de la M13, et en l’absence de rebond ils devraient aller tester la marche suivante sur la M26. Le MACD commence à s’aplatir et en l’absence de réaction haussière , on pourrait s’attendre au renversement à la baisse des oscillateurs ainsi qu’un aplatissement des moyennes mobiles.

La situation est réversible mais devient préoccupante.

 

Données hebdomadaires

L’analyse des graphiques hebdomadaires nous fournit d’autres motifs d’inquiétude. En particulier, le croisement des moyennes hebdo 13x26exp n’augure rien de bon, d’autant plus que  le MACD vient en confirmation par le franchissement en cours de la zone de zéro. La M100exp offre à l’indice une occasion de rebondir, mais la dégradation est forte et surtout générale.

L’absence de volatilité et la longueur de la correction plaide pour une continuité de la phase baissière, d’autant plus que les cours du pétrole sont également assez mal engagés.

 

Objectifs de l’ETF

Répliquer la performance de l'indice russe, en prenant garde au fait que cet indice est étroit (12 valeurs seulement)

Caractéristiques

Date de lancement 20/06/2006
Frais 0,65%
Emetteur Lyxor
Benchmark DJ Russia
ticker RUS
Monnaie
Place de cotation Euronext Paris
Encours du Fonds 564 M€
Méthode de réplication indirecte (swap)
Dividende capitalisé
PEA Non
SRD Oui
Risque de change Oui 
Nombre de sociétés 12
Risque 4/5

 

 

 

 

 

 

Répartition géographique

Russie 93%
Irlande 7%

Répartition sectorielle

Energie 55%
Finance 25%
Biens de consommation durable 11%
Matériaux 9%

Principales composantes

Sberbank 21%
Gazprom 19%
Lukoil 15%
Magnit 8%
MMC Norilsk 7%
TatNeft 7%
Novatek 6%
Rosneft 5%
VTB Bank 4%
Surgutneftegas 3%