Notre analyse du 03/02/2018

Les marchés ont fortement consolidé cette semaine en Europe (SXXR : -3,1%) et aux USA (S&P500 : -3,9%) du fait de la montée très rapide des taux d’intérêts US à 10 ans, qui ont atteint vendredi 2.78% soit une progression de près de 40 bp depuis le début de l’année.

La baisse a touché tous les secteurs, y compris ceux qui sont auraient pu bénéficier de la hausse des taux comme les financières, ou les défensives comme l’agroalimentaire et la santé.

La flambée de fin de semaine sur le 10 ans US a été provoquée par la bonne statistique de l’emploi américain de janvier : l’économie américaine a créé 200 000 emplois contre un consensus de 175 000. Par ailleurs, le salaire horaire moyen grimpe de 2,9% en rythme annuel, contre 2,6% de consensus. Ce rapport montre que les créations d’emploi accélèrent aux USA, ce qui a eu un effet inflationniste sur les salaires et a provoqué la hausse des taux longs, entraînant un regain de volatilité et une chute des marchés actions.

Cette semaine a également été marquée par le retour de la volatilité sur les marchés avec un VIX qui a franchi les 15 pour la première fois depuis l’été 2017.

Retour de la volatilité? ETN iPath VXX, données hebdomadaires :

Sur le front des devises, la faiblesse persistante du dollar a continué cette semaine contre les principales devises, toutefois la forte poussée des taux longs pourraient freiner la baisse de la devise américaine dans les prochaines semaines. Des prises de profits appuyées ont eu lieu sur les matières premières dont le pétrole, tandis que l’Or n’a pas profité du mouvement du fait de propos plus sévères de la FED, qui laissent envisager un nouveau resserrement monétaire dès la réunion de mars.

Les Obligations longues US sous forte pression : iShares TLT, données hebdomadaires

Les pays émergents n’ont pas échappé à la consolidation à l’instar de l’Inde et de la Chine qui rechutent lourdement. La correction devrait se poursuivre à court terme, car elle est également due à des excès haussiers et à des prises de profits justifiés par les valorisations élevées bien que les résultats des entreprises pour le Q4 2017 soient jusqu’ici satisfaisants.