Notre analyse du 04/03/2017

Les indices européens (+1.4% pour le stoxx600) ont progressé plus vite que le S&P 500 (+0.8%) cette semaine. Cette progression est imputable notamment au secteur bancaire qui a rebondi sur les scénarios politiques, français en particulier, qui rendent moins probable la victoire de Marine Le Pen en mai prochain. En effet les ennuis judiciaires de François Fillon se sont accumulés, ce qui a permis à Emmanuel Macron de passer pour la première fois en tête des sondages du premier tour cette semaine, dans la foulée du ralliement de François Bayrou le leader des centristes. Les scénarios évoluent très vite actuellement et il semblerait qu'Alain Juppé pourrait remplacer François Fillon "au pied levé", peu avant la limite du 15 mars pour le dépôt officiel des candidatures. C'est ce scénario qui fait flamber les banques, car les derniers sondages indiquent un possible duel entre Emmanuel Macron et Alain Juppé, et donc une défaite des populistes dès le 1er tour : un scénario rêvé pour les marchés car il enverrait un bon signal pour l'Europe. Le CAC est ainsi venu tester vendredi la barre des 5000 points.

Dans le même temps, la semaine a été marquée par le discours de Donald Trump devant le congrès, où sa posture plus présidentielle et plus modérée a été appréciée, ce qui a rassuré les investisseurs. Le Président des USA a décidé d'augmenter de 10% le budget de la Défense, ce qui a eu un effet positif sur le secteur aux US et en Europe. L'appétit pour le risque s'élève encore, avec une participation désormais quasi-générale des secteurs à la hausse. Des rotations sectorielles ont lieu, mais cette fois plutôt à court terme ce qui rend les arbitrages plus risqués.

Au niveau des matières premières et des devises, on note une diminution de la volatilité et une certaine stabilité tandis que les taux d'intérêts ont légèrement monté (2,5% pour le 10 ans US, 0,96% pour la France et 0,31% pour l'Allemagne). L'Euro remonte légèrement face au Dollar à un peu plus de 1,06$. Les marchés ont semblé privilégier cette semaine non seulement les marchés européens par rapport au marché américain, mais également les marchés d'Europe du Sud (Italie, Espagne, France) par rapport à l'Allemagne. Ceci est le signe que l'espoir reprend sur le cycle de croissance en Europe, conforté par un scénario plus optimiste sur les élections à venir. Les investisseurs anglo-saxons sont très inquiets des élections françaises et d'un éventuel éclatement de la zone euro en cas d'élection de Marine Le Pen. Les sondages vont donc continuer à faire la pluie et le beau temps sur les marchés européens pour les 2 mois à venir.

Après les déclarations d'un membre de la FED, les marchés anticipent désormais une augmentation des taux pendant la prochaine réunion (15-16 mars) avec une probabilité de plus de 80%. Cela n'a pas d'impact sur le marché, étant donné que la FED a indiqué prévoir jusqu'à 3 relèvements de taux au cours de 2017. Ces relèvements ne devraient pas excéder 25 points de base (donc 75bp sur l'année) ce qui reste compatible avec le scénario de croissance actuel et permet dans le même temps une normalisation de la politique monétaire. Cela devrait contribuer à renforcer le Dollar quelques temps, car la pression monte sur la BCE (venue d'Allemagne essentiellement ) qui devrait suivre la voie tracée par la FED une fois terminé le cycle européen et l'inflation revenue autour des 2% (hors effet pétrole).