Notre analyse du 24/06/2017

Cette semaine boursière s'achève dans la continuité des précédentes, c'est-à-dire avec de faibles variations (Stoxx600: -0,2% et S&P500: +0,2%) ce qui prolonge l'épisode correctif qui a démarré il y a déjà plusieurs semaines.

Cette semaine a été marquée par un nouveau fort repli sur le pétrole (-4,5%) malgré des stocks US en légère baisse, alors que le marché donne de moins en moins de crédit à l'OPEP pour stabiliser les cours. Cette dernière envisage d'augmenter les coupes dans la production (700 000 barils supplémentaires) à l'automne, mais cela n'a pas eu d'effet sur les cours. La crédibilité de l'OPEP est en jeu, et la baisse des cours fragilise la cohésion entre les membres et certains non alignés (comme la Russie) qui pourraient assez vite se désolidariser de ces objectifs si les cours ne parvenaient pas à se stabiliser.

Après un début de correction sur le secteur technologique (nervosité sur les valorisations), la chute du secteur distribution après le rachat de Whole Food market par Amazon, le secteur pétrolier vient un peu plus ébranler le marché que ce soit en Europe, aux USA ou sur les marchés émergents. Pourtant les grands indices sont restés assez stables cette semaine, grâce notamment au secteur de la santé qui a rebondit fortement tandis que l'administration Trump préparerait un décret au final beaucoup plus favorable aux laboratoires pharmaceutiques, avec pour objectif principal d'abaisser les barrières réglementaires pour obtenir finalement une baisse des prix des médicaments. C'est évidemment une excellente nouvelle pour le secteur qui rebondit aux USA et en Europe.

US Biotech (XBI), données hebdomadaires :

Dans le même temps les valeurs technologiques n'ont pas poursuivi le mouvement correctif de la semaine dernière et ont enregistré un léger rebond. Les financières ne sont plus pour l'instant un moteur du marché, alors que la chute des cours du brut font baisser les attentes d'inflation et les taux longs par la même occasion (OAT 10 ans français à 0,60% et Bund 10 ans allemand à 0,25%).

Pendant ce temps, la ligne du "hard Brexit" perd du momentum en Grande-Bretagne, et Theresa May vient de faire des concessions sur un alignement des droits des européens vivant durablement sur le sol anglais. Un signe, peut-être qu'un accord négocié et plus souple pourrait finir par voir le jour. La Chine vient de tirer la sonnette d'alarme sur les grandes entreprises nationales qui s'endettent massivement pour réaliser des acquisitions en Occident, un signal qui est de mauvais augure pour les sociétés européennes, en particulier du secteur du tourisme très ciblé par la Chine. Dans le même temps, l'indice boursier MSCI des marchés émergents a annoncé cette semaine qu'il inclurait des actions chinoises libellées en yuan et cotées sur les bourses de Shanghaï et Shenzen à partir du printemps 2018. Toutefois, les 222 valeurs chinoises retenues ne représenteront que 0,7% de l'indice, mais cette proportion a vocation à augmenter à mesure que la Chine s'ouvrira aux investisseurs étrangers.

L'Arabie saoudite a annoncé également cette semaine un événement qui était attendu, mais pas si rapidement : Mohammed Ben Salmane est devenu prince héritier et vice premier ministre, en remplacement du neveu du roi Mohammed Ben Nayef. Le jeune prince héritier a désormais de nombreux pouvoirs, et ses ambitions de réforme sont immenses. Reste à savoir si l'audace du Prince de 31 ans se manifestera aussi en matière géopolitique face à l'iran, alors qu'il est perçu comme le principal instigateur de la guerre menée au Yemen contre la rebellion chiite. Dans ce cas le rebond du pétrole pourrait s'organiser sans aucun doute.

Arabie Saoudite (KSA), données hebdomadaires :