Qatar (QAT) : Aucune amélioration à l’horizon

iShares MSCI Qatar - QAT - 17/11/2017

Stratégie court terme : Négative (0%) / Tendance -
Stratégie long terme : Négative (0%) / Tendance -

Caractéristiques de l’ETF

L'ETF QAT (iShares) créé en 04/2014 cote en USD sur le Nasdaq et réplique l'indice MSCI All Qatar Capped Index, composé des 28 principales valeurs qataries, en majorité des banques.

La création de cet indice coïncide avec la décision de MSCI de reclasser le Qatar du statut «Frontier» au statut «Emerging» et il s’agit du premier et seul ETF existant à ce jour focalisé sur le Qatar. Cet indice embarque un risque significatif lié à la l’évolution de la devise locale le Riyal qatarien.

Les frais de cet ETF sont de 0,64% pour un actif sous gestion de 49M$. La méthode de réplication est directe (physique) et les dividendes sont distribués.

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Indice & composantes

L’indice MSCI All Qatar Capped Index est assez resserré autour de 28 valeurs, avec une forte pondération du secteur financier (c.59%) dont près de 25% pour la Qatar National Bank, tandis que l'énergie est peu représentée (3%) ce qui s’explique par le fait que l'État possède une grande partie de ce secteur. Les 40% de sociétés non-financières sont principalement des industrielles (18%), de l’immobilier (10%), des télécoms (8%) et des utilities (4%). Toutefois, l’économie du Qatar est très liée à l’énergie dont l’évolution rejaillit sur tous les autres pans de l’économie.

Dirigé par l’Emir Tamim ben Hamad Al Thani, le Qatar a été un acteur de premier plan lors des printemps arabes, notamment grâce à son soutien financier au mouvement des Frères musulmans. Néanmoins, ce positionnement activiste dans la région a dégradé son image régionale. Le 5 juin, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Egypte, par la suite suivis par le Yémen, la Libye et les Maldives, ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de financer et de soutenir le terrorisme, et de proximité avec l’Iran. Les frontières terrestres, maritimes et aériennes ont été bloquées, affectant les importations, notamment alimentaires. La Turquie et l’Iran ont apporté leur soutien au Qatar, et le Koweït et les Etats-Unis se positionnent en médiateurs pour régler le conflit diplomatique.

Ce pays minuscule (2,6 millions d'habitants, dont 80% d'étrangers) jouit toutefois d’une grande stabilité financière, il est le plus riche du monde par habitant (en parité de pouvoir d'achat), selon le FMI : abritant les 3èmes réserves de gaz de la planète, il est le 1er exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL).

Même si la crise risque de renchérir l'organisation de la Coupe du monde de football, en 2022, les 200 milliards de dollars d'investissements publics prévus en infrastructures soutiendront la croissance du Qatar ces prochaines années. Surtout, l'émirat dispose d'un trésor de guerre d'environ 330 milliards de dollars, via les participations internationales de son fonds souverain, Qatar Investment Autorithy (QIA). Les réserves dans lesquelles a pioché la Banque centrale ces dernières semaines ne comprennent pas les actifs étrangers détenus par le fonds souverain, qui dispose d’une réserve financière colossale. Le Qatar devrait pouvoir tenir tant que les exportations de GNL ne sont pas perturbées. Une perturbation peu probable, du fait de la dépendance des pays de la région au gaz qatari. Les secteurs pétroliers et gaziers, affaiblis par la baisse des prix énergétiques, ont enregistré des performances négatives en 2016, mais devraient soutenir la croissance en 2017 suite à l’entrée en production du site de Barzan (accroissement de la production de gaz liquide de 21%).

Les secteurs non pétroliers ont été dynamiques en 2016, et le resteront cette année, portés par les secteurs de la construction (+11,7% au premier trimestre 2017 par rapport au trimestre précédent) et des services. Le secteur de la construction figure parmi les secteurs bénéficiaires de la politique d’investissement du gouvernement qatari en vue de la préparation de la Coupe du monde 2022. Bien qu’un moratoire ait été imposé aux nouveaux projets, les investissements prévus resteraient conséquents et sont évalués à près de 180 milliards d’USD. Le secteur des services (services financiers, immobilier et télécommunications) devrait afficher un taux de croissance solide en 2017.

 

Derniers développements

 Après une baisse de 19.4% en 2015 et de 1.1% 2016, la baisse accélère en 2017 à -28.2% du fait des tensions extrêmes et du blocus exercé sur son économie par ses voisins l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn qui ont rompu avec le Qatar, accusé de "soutenir le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran, grand rival régional de Ryad.  Les restrictions imposées depuis plus de quatre mois au Qatar commencent à avoir des effets négatifs sur l'économie de ce petit émirat gazier du Golfe, mais celle-ci reste solide pour l’instant. Par ailleurs, dès l'embargo annoncé, les alliés turc et le voisin iranien ont livré des denrées à Doha, ce qui permet d’atténuer les effets de pénurie.

Toutefois la crise semble partie pour durer du fait du statu quo, et les agences de notation Fitch, Moody's et Standard and Poor's (S&P) ont placé le Qatar sous surveillance négative, S&P baissant même la note du pays tandis que les réserves de change ont plongé de 30% par rapport à juin 2016  désormais à leur plus bas niveau depuis mai 2012. Les banques et les fonds d'investissement ont retiré leurs fonds, devant les incertitudes entraînant une baisse des réserves, tandis que la Banque centrale tente de faire baisser la pression en injectant des liquidités et puise dans ses réserves pour soutenir sa monnaie, le riyal qatari qui chute face au dollar.

Les prévisions de croissance ont été abaissées de 3,4% à 1,4% pour 2017 et celles de l’inflation a été relevée de 1,5% à 1,8% tirée par la hausse attendue des prix des produits importés, dont les denrées alimentaires. Outre leur impact sur le chiffre d'affaires et les bénéfices de la compagnie nationale Qatar Airways (annulation de vols, allongement des trajets), les restrictions aériennes menacent également la position de hub mondial acquis par l'aéroport international de Doha.

Données mensuelles

Le graphique mensuel montre une tendance long terme négative qui accélère à la baisse après avoir passé 18 mois dans une zone de congestion entre 16 et 20$. La résistance n’a pas été cassée immédiatement en juin au début du blocus, mais à la rentrée de septembre. Cette cassure constitue un très fort signal baissier, et la pression est en train de s’accentuer avec une baisse de près de 10% déjà pour le mois de novembre, suite aux nouvelles tensions entre l’Iran et l’Arabie Saoudite.

La tendance baissière est très forte et gagne en puissance.

Données hebdomadaires

Sur le graphique hebdomadaire, on peut observer une accélération très nette du mouvement baissier, avec de nombreuses bougies hebdomadaires baissières et des moyennes mobiles très fortement orientées à la baisse. Les oscillateurs signalent un état de survente qui n’a rien d’exceptionnel et qui pourrait s’installer dans le temps, avec des rebonds occasionnels d’ampleur limitée.

Objectifs de l’ETF

QAT est un ETF qui réplique la performance de l'indice MSCI Qatar Capped, composé de 28 sociétés

Caractéristiques

Date de lancement 29/04/2014
Frais 0,60%
Emetteur iShares
Benchmark MSCI Qatar Capped
code/ticker QAT
ISIN US46434V7799
UCITS Non
Statut EU-SD Oui
Monnaie USD
Place de cotation NASDAQ
Encours du Fonds 49 M$
PEA Non
SRD Non
Dividende distribué
Risque de change Oui ($/€)
Nombre de sociétés 28
Risque 4/5

Répartition géographique

Qatar 100%

Répartition sectorielle

Financials 59%
Industrials 18%
Real Estate 10%
Telecom Services 8%
Utilities 5%
Energy 3%
Others 3%

Principales composantes

Qatar National Bank 25%
Industries Qatar 13%
Masraf Al Rayan QSC 12%
Qatar Islamic Bank 6%
Ooredoo 5%
Commercial Bank of Qatar 5%
Qatar Electricity & Water 5%
Ezdan Holding Group 4%
Qatar Insurance Co 4%
Barwa Real Estate Co 3%