Notre analyse du 18/02/2017

Cette semaine a été une nouvelle confirmation de la tendance haussière en Europe avec une montée du Stoxx600 de 0,86%, qui s'est révélée assez homogène entre les pays du Nord et du Sud dans la foulée de bons résultats d'entreprises et dans le sillage de Wall Street dont les indices battent des records historiques dans une volatilité limitée.

La tendance haussière est d'autant plus solide qu'elle semble moins impulsive et avec une participation de plus en plus forte. Toutefois, la semaine a été marquée par une percée des secteurs défensifs (Agroalimentaire-FOO et Pharmacie-HLT), tandis que le secteur des matières premières, le plus dynamique depuis le début de l'année, a été un peu en retrait cette semaine. Les secteurs cycliques restent bien orientés.

Si aux Etats-Unis le TBond se stabilise autour de 2.4%, les taux européens continuent d'évoluer à la hausse, mis à part l'Allemagne qui joue le rôle de valeur refuge par rapport à la France qui inquiète du fait des incertitudes politiques liées à la présidentielle de mai 2017. Le Bund bénéficie aussi des bonnes performances économiques de l’Allemagne et reste calé autour de 0,3% tandis que le spread s’élargit avec la France, dont l’OAT 10 ans offre désormais 1,05% de rendement. Le taux italien se tend également à 2,19%, tandis que la Suisse constitue à ce jour le seul pays au monde à offrir un taux négatif à 10 ans (-0,16%).

Les tendances positives se confirment sur le compartiment des matières premières, malgré quelques prises de profits notamment sur le cuivre qui consolide un peu après une forte progression la (+6%) la semaine dernière tandis que le pétrole se stabilise autour de 56$ (Brent) et que l'or reste sur ses plus hauts de 8 semaines autour de 1 240$, aidé par la baisse relative du dollar américain.

Dans la foulée des matières premières, les marchés émergents ont marqué un peu le pas cette semaine après une séquence positive assez longue, ce qui est logique. Parmi eux, la Russie a le plus reculé du fait des événements politiques : en effet Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis a été poussé à la démission lundi, en raison de contacts jugés inappropriés avec la Russie, alors qu'il n'occupait pas encore de fonctions officielles. La politique pro-russe de D. Trump semble en avoir pris un coup, et les anticipations de levée des sanctions rapides sont en train de s'évanouir. Toutefois, l'administration Trump devrait rester pragmatique face à la Russie, tout en courbant le dos dans un premier temps face aux médias et à la nécessité de rassurer les alliés historiques (OTAN/Japon/Corée). La plus grande prudence de l'administration Trump doit également être vue comme une baisse des dangers potentiels à court terme, comme une confrontation avec la Chine sur la question de Taïwan, de la mer de Chine ou des tarifs douaniers, c'est donc plutôt un facteur positif. Le scénario le plus probable est que l'administration Trump va conserver ses orientations d'origine, mais avec beaucoup plus de prudence et les décliner dans la durée.

Les événements les plus importants restent liés au cycle politique européen, et les incertitudes qui pèsent sur les prochains scrutins agissent encore comme un couvercle sur les indices, susceptibles d'accélérer à la hausse si les pro-européens l'emportent en France et aux Pays-Bas notamment.