Notre analyse du 11/02/2017

Cette semaine a été marquée par une légère montée des indices européens avec un démarrage baissier en début de semaine plus que récupéré par la suite du fait des solides résultats d'entreprise et de probables révisions haussière des perspectives 2017 à venir par les analystes.

Le Stoxx600 progresse ainsi de 0,9%, ce qui lui permet de demeurer en zone haute et d'envisager une nouvelle phase haussière lors des prochaines semaines. On peut noter que les performances sectorielles ont été très contrastées sur la semaine : les deux plus fortes hausses reviennent aux Matières Premières (+4,6%) et à la Santé (+3,3%), alors que l'Auto et la Banque perdent respectivement 1,1% et 2,5%.

Aux USA, le S&P500 progresse également de 0,8%, porté par les espoirs d'une annonce forte sur la baisse des taxes des entreprises, qui serait imminente. Ce sont d'ailleurs l'ensemble des grandes places financières qui ont progressé cette semaine, la hausse la plus importante étant celle du Japon avec +2,4% pour le Nikkei qui se rapproche des 20 000 points. D'autre part le pétrole et les matières premières restent fermes, ce qui donne un support aux secteurs industriels tandis que les banques américaines attendent elles aussi beaucoup de la nouvelle administration en termes d'allègement de la réglementation, notamment la suppression de la loi Dodd-Franck de séparation des banques.

On notera également une inflexion de la part du président Trump vis-à-vis de la Chine, puisqu'il vient de réitérer la position des Etats-Unis sur la Chine unique et semble plus prudent sur son approche avec ce pays, ce qui ne peut que rassurer les marchés inquiets d'une possible guerre commerciale au potentiel catastrophique. Par ailleurs D. Trump rencontre des résistances fortes après ses premières mesures controversées sur l'immigration, et a subi un deuxième échec auprès de la justice américaine, ce qui tend à démontrer que sa marge de manœuvre pourrait s'avérer plus limitée que prévu.

L'or continue de monter et a effectué un fort rattrapage depuis plusieurs semaines (+9,2% depuis le 23/12/16), ce qui s'explique selon nous par 3 facteurs :

  • la politique US suscite quelques inquiétudes à plus long terme,
  • la FED a récemment adopté un ton plus mitigé sur le rythme de hausse des taux, qui pourrait donc rester progressif comme envisagé (2 à 3 hausses en 2017 et 2018),
  • le ban des importations d'or par l'Inde ne semble plus d'actualité, tandis que les effets importants de la démonétisation commencent juste à s'estomper.

L'une des thématiques importantes de la semaine a été l'augmentation du spread entre les taux d'intérêts à 10 ans français (1,04%) et allemand (environ 0,26%) qui résulte de la grande incertitude au sujet de l'élection présidentielle de début mai, qui est une source d'inquiétude croissante pour les marchés. Cette élection semble très ouverte et les investisseurs anglo-saxons craignent une répétition en France de ce qui s'est passé aux USA et en Grande-Bretagne, à savoir une vague populiste qui deviendrait majoritaire. Cette crainte est pour l'instant perceptible sur les taux et peut expliquer également le comportement plus mitigé des banques ces dernières semaines ; cela a conduit le CAC40 à progresser de 0,1% seulement sur la semaine contre +0,9% pour le Stoxx600. Cela implique également que si un candidat libéral et pro-européen devait l'emporter en France, les marchés pourraient voir en l'Europe une zone assez protégée pour un certain temps avec un cycle économique beaucoup moins mature qu'aux USA, un levier important sur la progression des bénéfices des entreprises et un reflux du chômage. En contrepartie, l'Euro devrait aussi fortement remonter par rapport au dollar si ce scénario devrait se concrétiser ; nous pensons que c'est le plus probable même si des incertitudes subsistent du fait de l'offre politique actuelle.