Notre analyse du 22/04/2017

La semaine a été marquée par l'incertitude sur les élections françaises, alors que les 4 principaux candidats sont dans un mouchoir de poche -dans la marge d'erreur des sondages- mais apparaissent toutefois dans un ordre inchangé, avec Emmanuel Macron en tête, avec une légère avance sur Marine le Pen dans tous les sondages.

Après un début de semaine difficile, les marchés semblent avoir "acheté" un scénario raisonnable pour les élections françaises, alors que les sondages sont restés très stables cette semaine et que la progression de Jean-Luc Mélenchon s'est arrêtée. Toutefois, l'attentat intervenu jeudi soir sur les Champs-Elysées pourrait avantager légèrement les candidats de droite avant le scrutin. Toutes les combinaisons incluant Marine le Pen et un des deux candidats libéraux seront bien accueillies par les marchés, étant donné que celle-ci est donnée très largement battue face aux deux candidats. En revanche la présence de Jean-Luc Mélenchon au 2ème tour serait problématique. Un duel cauchemardesque pour les marchés Mélenchon / le Pen est estimé à 11% de probabilité, selon les bookmakers. Si ce duel devait être confirmé, nous pensons que le marché français pourrait décaler avec une amplitude comparable à celle du Brexit soit environ 10%. Il convient tout de même de noter que le "risque Mélenchon" ne semble pas être considéré comme aussi important que le "risque le Pen" par les marchés, car si cette dernière a clairement indiqué qu'elle souhait un "Frexit" et organiserait un référendum à cette fin, Jean-Luc Mélenchon a été beaucoup moins affirmatif, en laissant entendre que ce serait la dernière extrémité si aucune concession n'était consentie par l'Allemagne. Une position (renégociation des traités et taxe confiscatoire sur les hauts salaires) qui n'est pas sans rappeler celle de François Hollande, au moment de sa prise de fonction et qui a été suivie par bien peu d'effets. Enfin, le risque lié aux deux candidatures populistes doit être minoré par le fait qu'ils n'auront probablement pas de majorité parlementaire, ce qui rendrait de facto leur programme impossible à appliquer.

Le Stoxx600 a très bien résisté cette semaine, avec une très légère baisse -c'est aussi le cas du CAC40- ce qui montre le potentiel haussier des actions européennes si les événements politiques ne viennent pas changer le scénario central de reprise de la croissance et de baisse du chômage. On notera également que ni l'Or ni le Vix (indice de volatilité US) n'ont progressé cette semaine, ce qui témoigne d'un calme relatif sur les marchés. Les marchés ont même repris un peu de risque en Europe, comme en témoigne la progression des ETF AUT (Auto) et surtout BNK (Bank).

Bonne tenue des Banques Européennes (BNK), données journalières

BNK journalier 2014-04-21

Par comparaison aux actions US, les valorisations sont attractives en Europe et le cycle des marges n'en est qu'à ses débuts. Par ailleurs, les taux devraient rester bas pendant un certain temps du fait de l'action de la BCE qui doit continuer jusqu'en fin d'année, tandis que le cycle de hausse des taux aux USA a commencé.

La semaine a également été marquée par une baisse sensible du pétrole (-6,7% pour le Brent) et des matière premières (-3,7% pour CRB, ETF dédiée aux matières premières), ce qui a été préjudiciable pour de nombreux émergents.

Pétrole (IEO) : la rechute, données journalières

IEO journalier 2017-04-21

Les élections françaises représentent le point d'orgue du cycle politique en Europe et une nouvelle victoire d'un candidat libéral pro-européen renforcerait significativement les perspectives de la zone, l'Euro et par conséquent le cycle économique. Les taux longs français sont restés très stables (en dessous de 100 bp) cette semaine malgré l'enjeu des élections. Les résultats d'entreprises (T1 2017) ont commencé avec jusqu'ici des publications de qualité et des perspectives encourageantes pour 2017.