Cacao (NIB) : Cette hausse est-elle durable?

ETN iPath Bloomberg COCOA Subindex - NIB - 14/03/2018

Stratégie court terme : Positive (100%) / Tendance +
Stratégie long terme : Positive (70%) / Tendance +

Caractéristiques de l’ETF

Le tracker NIB est un ETN (exchange traded note) qui cote sur le NYSE en USD, produit proche d'un ETF, à la différence qu’un ETN est plus assimilable à une obligation dans le sens où si l’émetteur fait faillite (en l’occurrence Barclays) la perte en capital est totale. La qualité de l’émetteur a donc son importance, et dans le cas présent s’agissant d’une des principales banques anglaises le risque lié à l’émetteur est extrêmement faible. Pour autant, le produit peut être sensible à un downgrade de sa note de crédit.

Cet ETN reproduit un ensemble de contrats futures sur les cours du cacao qui constitue une exposition relativement fidèle aux cours de cette matière première agricole.

Les frais de cet ETN s’élèvent à 0.7% tandis que l’encours actuel est de 56M$. Les places commerciales les plus importantes pour le négoce du cacao sont la New York Board of Trade (branche Coffee, Sugar and Cocoa Exchange, abrégée CSCE) et la LIFFE de Londres. Le cacao est négocié en dollar par tonne, les contrats futures sur le cacao portent cependant sur une quantité de 10 tonnes.

ETFs alternatifs :  COCO (ETFS en USD), CHOC (iPath en USD)

Derniers développements

Après 4 années de hausse entre 2012 et 2015, les cours du CACAO se sont effondrés en 2016, ce qui s’est traduit par une chute de -34,9 % sur NIB puis de -15,1%  en 2017, mais le rebond a démarré en 2018 et NIB affiche une hausse de 36% depuis le début de l’année.

La demande reste soutenue et devrait continuer de croître au rythme de la croissance mondiale, mais la grande inconnue se porte sur l’offre et plus spécialement celle émanant des pays producteurs africains, où se concentre la majorité de la production mondiale (70% environ). La fève est soutenue par la décision de la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, de faire chuter la production cacaoyère du pays au cours des cinq prochaines années. Au Salon international de l'Agriculture (Sia), le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a en effet annoncé cette politique afin d'améliorer la qualité du cacao... et sans doute d'en soutenir le prix.

Indice & composantes

Le cacao désigne les fèves du cacaoyer, qui pousse principalement dans les forêts tropicales, et la poudre obtenue après torréfaction et broyage de ces fèves. Les premiers principaux producteurs de cacao sont africains au premier rang duquel on trouve la Côte d'Ivoire (40% de la production mondiale) suivie du Ghana (environ 20%). Le cacao est également produit en Asie (Indonésie et Malaisie) ainsi qu’en Amérique du Sud (principalement au Brésil). Le cacao est importé majoritairement dans les pays industrialisés riches tels que les États-Unis et l'Europe où c'est l'Allemagne qui importe le plus.

La majeure partie de la production mondiale de cacao est transformée en chocolat, seul un tiers en poudre de cacao étant destiné aux boissons chocolatées. À partir des fèves de cacao, il est possible de produire de la poudre de cacao ou du beurre de cacao. Au cours des dernières années, l'industrie a découvert plusieurs produits de remplacement pour le beurre de cacao dans la production de chocolat, si bien que la demande de véritable beurre de cacao a fortement diminué. C'est pour cette raison que les producteurs de cacao concentrent désormais leur attention sur la poudre de cacao.

À la fin des années 1980, le marché -jusque-là contrôlé par l’Etat- a été libéralisé sous la pression de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, permettant aux grands producteurs internationaux de pénétrer le marché. Le marché mondial représente trois milliards de dollars par an avec un prix du cacao très variable qui a pu monter jusqu'à 3000 dollars par tonne dans les années 1970 mais qui depuis évolue entre 1000 et 2000 dollars par tonne. Après un pic en 1977, le cours du cacao a baissé pour s'effondrer au cours des années 1990. Cela était dû à une production mondiale supérieure à la consommation de manière récurrente et à l'accumulation des surplus des années précédentes. Le déséquilibre chronique entre offre et demande sur le marché du cacao provoque de fortes variations de prix. Le cycle de vie d’un cacaoyer (qui ne donne une récolte intéressante qu'après bout de six ans) ne permet pas à ceux qui le cultivent de réagir rapidement aux variations de la demande. Le climat et les nuisibles sont également des facteurs qui rendent l'évolution des prix imprévisible. Ainsi, parasites et maladies font perdre en moyenne historique environ 30 % de la production mondiale, par exemple le virus de la pousse de cacao gonflée CSSV (anglais : Cacao Swollen-Shoot Virus) semblait avoir disparu dans les années 1950 mais est réapparu en 2003 en Côte d'Ivoire.

En matière de prévisions, la croissance de la demande est attendue en légère progression de 2 à 3% par an dans le monde et sera particulièrement portée par la région Asie, dont la demande de cacao pourrait croître de 4% par an. L'augmentation de la consommation de cacao est également très importante dans les pays émergents. En 5 ans, cette augmentation a été de 75 % en Chine, 80 % en Inde et 23 % au Brésil, qui connaissent une augmentation des revenus, un développement des classes moyennes et une standardisation des goûts. Si cette évolution devait continuer, elle pourrait à moyen terme entraîner des tensions sur le cours de cette matière première qui pourrait devenir une denrée rare.

Données mensuelles

Le graphique mensuel montre un renversement spectaculaire de la tendance baissière depuis le début de l’année 2018. En 2 mois, les cours ont retraversé toutes les moyennes mobiles, les oscillateurs techniques se sont retournés et une structure en creux arrondi s’est formée pour une expulsion haussière en direction de la zone pivot des 35$. Les cours doivent confirmer le renversement dans la durée, mais le changement de tendance est d’ores et déjà quasiment acté.

Données hebdomadaires

Sur le graphique hebdomadaire, on peut observer la très forte impulsion haussière depuis le début du mois de février qui a permis aux cours de dépasser toutes les moyennes mobiles. Les cours atteignent désormais le niveau de la MME200 ce qui pourrait provoquer un repli à court terme vers la MME100 située vers 28$ ce qui constituerait un niveau d’intervention intéressant dans la perspective d’une continuité du mouvement haussier.

Objectifs de l’ETF

NIB est un ETN qui reproduit un ensemble de contrats futures sur les cours du cacao qui constitue une exposition relativement fidèle aux cours de cette matière première agricole

Caractéristiques

Date de lancement 24/06/2008
Frais 0,70%
Emetteur Barclays
Benchmark Bloomberg Cocoa Subindex Total Return
code/ticker NIB
ISIN US06739H3131
UCITS Non
Statut EU-SD Oui
Monnaie USD
Place de cotation NYSE Arca
Encours du Fonds 56 M$
PEA Non
SRD Non
Dividende Non
Risque de change Oui (€/$)
Nombre de sociétés NS
Risque 4/5

Répartition géographique

USA 100%

Répartition sectorielle

Cacao 100%

Principales composantes

Cacao 100%